Interviews de Jean-François BOUSCARAIN, Président de la FNI34 et de l’ARAPL Occitanie.
Jean-François Bouscarain, 47 ans, est infirmier libéral de profession depuis 20 ans. Son implication syndicale est basée sur les valeurs de service au collectif et l’envie de faire progresser les causes..
Un virage pour l’ARAPL Occitanie
« Je suis rentré rapidement en tant que membre de droit au sein de l’ARAPL LR, puis j’ai rejoint le bureau, car l’association était très proche de ses syndicats. J’en ai pris la présidence pour renouveler les façons de procéder et répondre aux besoins de l’évolution des professions », explique Jean-François Bouscarain. Depuis 2018, il assure la présidence de l’ARAPL Occitanie. Cette association de gestion pluriprofessionnelle agréée accompagne les professionnels libéraux dans leurs missions comptables et fiscales. Le président y a mis en place un « projet novateur d’accompagnement au développement des entreprises et souhaite injecter l’idée d’une charte qualité ».La loi de finances 2021 a annoncé la suppression du dispositif d’avantages fiscaux d’adhérer à une association de gestion agréée : jusqu’à présent, cette adhésion permettait d’éviter une majoration de 25% des revenus imposables. Une transition s’applique toutefois entre 2020 et 2022. La suppression définitive n’interviendra qu’à compter de 2023. C’est donc un coup dur pour l’ARAPL Occitanie qui doit revoir son modèle économique. C’est un nouveau défi que doit relever Jean-François Bouscarain qui ne manque pas d’idées pour gagner le pari.
« Nous devons éviter une érosion d’adhérents. Nous avons mutualisé les moyens pour trouver des portes de sortie et nous développons une offre de services suffisante. Nous bénéficions d’une équipe avec de grandes compétences spécifiques, avec beaucoup de talents et d’expertises. Je tiens absolument à sauver ces emplois et les pérenniser. Nous avons mis en place un fonctionnement inter-ARAPL pour la mise en route de nos différentes idées. Nous avons par exemple développé un logiciel comptable, appelé LARA, qui est un robot comptable adapté aux professionnels libéraux. Il est disponible pour les adhérents qui n’ont pas de conseils. Pour ceux qui bénéficient d’un expert-comptable, le logiciel est disponible en marque blanche pour que le comptable puisse travailler avec. Nous développons également, en partenariat avec l’ORIFF notamment, un plan de formations qualifiantes. Nous avons d’autres propositions qui sont en cours de construction », détaille le président.
C’est donc une phase de conduite de changement, un nouveau défi, pour Jean-François Bouscarain, soutenu par l’équipe qui se forme et qui développe ses expertises.
La présidence de la FNI 34
Jean-François Bouscarain explique qu’il « a été syndicaliste avant même d’être libéral. C’est Huguette, ma première associée qui m’a convaincu de l’utilité de militer et de se défendre, j’ai ainsi découvert les problématiques du métier, du secteur. » Ainsi convaincu, Jean-François a décidé de rejoindre la Fédération nationale des infirmiers :
« je me suis retrouvé dans leurs revendications, et rapidement j’ai rejoint le bureau de la FNI 34. J’ai découvert la Maison des Professions libérales, un écosystème et une équipe sympathique avec des valeurs, des professionnels qui défendent les professionnels. »
À cette époque, la FNI 34 avait un défi à relever, il fallait la relancer et redynamiser : « nous avons multiplié par 5 le nombre d’adhérents pour le porter à 300 et avons pérennisé l’emploi du salarié. » Puis c’est le moment de la fusion des régions : « nous avons créé les Unions régionales des FNI. L’objectif était de pouvoir aller discuter avec les nouvelles institutions régionales. » Elle a également participé « en 2009/2010 à la création des URPS, Unions régionales des professionnels de santé, inscrite dans la loi. Cette nouvelle strate souhaitait mettre « en confrontation » les différentes professions et limiter les nombres d’interlocuteurs pour le gouvernement », explique Jean-François Bouscarain. Il souligne également « que cette profession a subi depuis que j’y suis de très grosses mutations », mutations qu’il a suivies sur le terrain par sa pratique et au niveau syndical avec ses différentes implications.
Aujourd’hui, la « FNI 34 propose une permanence téléphonique, des réunions, elle a un bureau très dynamique. Cela me permet de rester au plus proche de ce qu’il se passe sur le terrain et de la vie du département. 9204 infirmiers sont adhérents de la FNI, dont plus de 300 dans l’Hérault, département le plus important de la fédération. Nous avons 2 volets : la défense des intérêts de nos adhérents ; le développement de services pour eux. Ces services sont par exemple : la nomenclature, un service juridique (seul syndicat autorisé par le ministère de l’Intérieur à soutenir sur les questions de droit), nous proposons une constellation de divers services. Nous mutualisons au niveau national : l’adhérent vient nous voir, nous avons un certain niveau d’expertise et si nécessaire, nous avons une capacité à nous retourner vers de grands experts au niveau national grâce à la fédération pour obtenir une réponse adéquate. C’est une garantie d’être accompagné », détaille-t-il.
Sophie Fages